Table des matières
1 Points d'introduction
__1.1 Bref historique
__1.2 Problématique
2 Situation dans le contexte romanesque contemporain
__2.1 Le nouveau roman
____2.1.1 Présentation
____2.1.2 Positions des auteurs
__2.2 Veines romanesques
_____2.2.1 Présentation
_____2.2.2 Positions des auteurs
__2.3 Le Postmodernisme
____2.3.1 Présentation
____2.3.2 Positions des auteurs
1 Points d'introduction
1.1 Bref historique
A l'origine, le roman désigne le récit fictif. Contrairement à la poésie et au théâtre, le roman est un genre beaucoup plus récent. La grande différence avec les deux autres genres c'est qu'il n'est pas codifié. La poétique d'Aristote a donné des règles à la tragédie et à l'épopée, mais le roman n'en a pas. On a aussi toutes les formes poétiques qui existent.
A l'opposé le roman est qualifié d'acanonique. Le fait qu'il n'a pas de règles précises laisse au romancier une grande liberté.
Cela constituera la critique du genre, très critiqué jusqu'au 18e siècle. Il est qualifié d'inférieur et de non noble. On le dit fade et purement fictif et imaginaire. Marqué par la sensiblerie. En général il se contente de raconter des histoires amoureuses en cascade. Jusqu'au 18e le roman est dans le discrédit. Des auteurs écrivent des anti-romans, dont Diderot avec son Jacques le fataliste, dans la mesure où le roman se moque de l'intrigue, des péripéties, des rebondissements.
C'est seulement au 18e siècle qu'il trouve ses lettres de noblesse avec le grand roman réaliste à la Balzac, reflétant la société bourgeoise et lu par les bourgeois. Le naturalisme.
Au 20e il est un genre littéraire majeur, et a tendance a supplanter la poésie. C'est ce coté acanonique qui va permettre la profusion de différents types de romans. C'est ce qui permet aussi la profusion critique. On établit des types de romans et on les classe.
Soit critère historique, soit critère proprement littéraire. Dans nos critiques, chacun a sa théorie et cherche à classer les romans selon son idée.
On en vient à nos trois textes. Il faut les situer dans le contexte romanesque contemporain. On parlera de trois choses :
C'est un mouvement français qui débute dans les années 50 : Nathalie Sarraute, Alain Robbe-Grillet ou encore Michel Butor. Ces auteurs sont des romanciers mais aussi des théoriciens, ils cherchent à renouveller le roman en profondeur après la guerre.
On a deux textes critiques fondamentaux : Pour un nouveau roman et L'Ere du soupçon. Malgré des divergences les deux auteurs sont d'accord sur quatre grands points qui vont faire la révolution du nouveau roman.
1. Sarraute comme Robbe-Grillet premièrement refusent l'intrigue romanesque, cette idée que le roman est fait pour raconter une histoire. Ca va donner des romans à intrigue réduite.
2. Refus du personnage traditionnel. Il reste présent dans les textes mais à l'état d'ombre. Son nom peut se réduire à une simple initiale.
3. Refus de l'analyse psychologique. Par opposition au grand roman réaliste du 19e on reste exterieur aux personnages parce que la psychologie n'est pas ce qui intéresse le romancier.
4. Enfin, la disparition du narrateur.
Il y a une volonté de proposer des formes romanesques nouvelles et de le débarasser de certains vieux principes. A partir de là un principe se met en place, un soucis de relativité. Il n'y a plus de vérité dans le monde, on propose donc des formes beaucoup moins souveraines et affirmées. C'est les grandes théories des années 50 qui vont jouer un rôle dans toute la fiction européenne jusqu'à nos jours.
Ils se situent en décalage par rapport à toutes ces théories. Dans les trois cas, on a une place importante accordée à l'intrigue. Ce sont des romans longs qui racontent des histoires. Reviennent à l'intrigue, histoire racontée par un narrateur.
Dans les trois cas, les personnages sont posés. Ces figures sont clairement dessinées chez Roth. Retour en force de l'intrigue et des personnages contre les théories du nouveau roman.
L'intrigue revient dans les romans d'une manière nouvelle. Il y a aussi des procédés qui font que la chronologie est parfois malmenée, la narration éclatée, mais persiste ce soucis de l'intrigue et du personnage, mais de manière renouvellée. Chez Roth l'histoire n'est pas linéaire. Bout à bout, on obtient l'histoire intégrale. Chez Grass on a un décalage au niveau de la narration. Même si elle est chronologique, le narrateur est personnage, il a une narration problématique : tantot première personne, tantot deuxième. Crée des effets de flou. La reprise personnage et intrigue se fait de manière nouvelle.
De la même manière, la psychologie n'est pas exclue. On est plus dans le grand roman réaliste, mais les romanciers pénétrent dans les consciences et analysent les âmes. L'intériorité, l'introspection gardent leur importance.
Narrateur omniscient par contre est remis en cause. Il n'y a plus de souverain. Comme l'auteur le narrateur relativise et ne maitrise par la vérité entière.
Dans le Tambour, à la page 11, au moment où Oscar nous dit qu'il va être le narrateur on a tout un passage qui fait allusion implicitement aux nouveaux romanciers pour s'en détourner et se placer contre eux. Oscar dit qu'il va commencer le récit par le milieu. On rompt avec la chronologie. Grass va se placer contre ça. On a un passage ironique qui reprend de manière stéréotypée les théories du nouveau roman pour s'en détourner. Juste après, Oscar se pose en porte à faux, en héros. Oscar se pose donc comme héros de sa propre narration. Derrière c'est l'auteur Grass qui nous parle de Oscar comme un héros de roman. Pas de tradition du nouveau roman dans nos trois textes.
Les auteurs tiennent à rester des conteurs et à donner des limites dans l'experimentation des formes.
Le deuxième grand point : la situation de ces trois textes par rapport aux deux grandes traditions romanesques.
Il y a beaucoup de théories du roman. Notons celle de martes robert « roman des origines et origines du roman ». On peut tracer deux grandes directions : une branche réaliste et une branche fantaisiste.Elle part de deux grands sources : Don Quichotte de Cervantes, archétype veine fantaisiste, et Robinson Crusoé de De Foe, archétype veine réaliste.
Veine fantaisiste avec Don Quichotte. Présente des personnages rêveurs inadaptés au monde qui les entoure, qui refusent le monde tel qu'il est et qui s'en détournent parce qu'ils préférent recréer un monde selon leurs propres lois et leurs propres imaginaires. Se détournent du réel. Don Quichotte qui se voit en chevalier. Personnages atypiques et marginaux, proches de la folie ou peuvent y sombrer. Le monde qu'ils créent est un monde utopique. On fait face à la réalité brutale par l'utopie, créé selon leur propre subjectivité, leur propre regard.
Représentation d'une réalité sans cesse déformée et malmenée. A la fois par l'esprit du personnage et par la plume du narrateur. Cela donne des fictions qu'on peut dire anti-réalistes.
1 Points d'introduction
__1.1 Bref historique
__1.2 Problématique
2 Situation dans le contexte romanesque contemporain
__2.1 Le nouveau roman
____2.1.1 Présentation
____2.1.2 Positions des auteurs
__2.2 Veines romanesques
_____2.2.1 Présentation
_____2.2.2 Positions des auteurs
__2.3 Le Postmodernisme
____2.3.1 Présentation
____2.3.2 Positions des auteurs
1 Points d'introduction
1.1 Bref historique
A l'origine, le roman désigne le récit fictif. Contrairement à la poésie et au théâtre, le roman est un genre beaucoup plus récent. La grande différence avec les deux autres genres c'est qu'il n'est pas codifié. La poétique d'Aristote a donné des règles à la tragédie et à l'épopée, mais le roman n'en a pas. On a aussi toutes les formes poétiques qui existent.
A l'opposé le roman est qualifié d'acanonique. Le fait qu'il n'a pas de règles précises laisse au romancier une grande liberté.
Cela constituera la critique du genre, très critiqué jusqu'au 18e siècle. Il est qualifié d'inférieur et de non noble. On le dit fade et purement fictif et imaginaire. Marqué par la sensiblerie. En général il se contente de raconter des histoires amoureuses en cascade. Jusqu'au 18e le roman est dans le discrédit. Des auteurs écrivent des anti-romans, dont Diderot avec son Jacques le fataliste, dans la mesure où le roman se moque de l'intrigue, des péripéties, des rebondissements.
C'est seulement au 18e siècle qu'il trouve ses lettres de noblesse avec le grand roman réaliste à la Balzac, reflétant la société bourgeoise et lu par les bourgeois. Le naturalisme.
Au 20e il est un genre littéraire majeur, et a tendance a supplanter la poésie. C'est ce coté acanonique qui va permettre la profusion de différents types de romans. C'est ce qui permet aussi la profusion critique. On établit des types de romans et on les classe.
Soit critère historique, soit critère proprement littéraire. Dans nos critiques, chacun a sa théorie et cherche à classer les romans selon son idée.
1.2 Problématique
On en vient à nos trois textes. Il faut les situer dans le contexte romanesque contemporain. On parlera de trois choses :
- Situer les auteurs par rapport aux nouvelles théories des années 50 qui sont celles du nouveau roman.
- Distinguer les veines romanesques.
- Situer les textes par rapport au grand mouvement artistique contemporain : le postmodernisme.
2 Situations
2.1 Le nouveau roman.
2.1.1 Présentation
2.1.1 Présentation
C'est un mouvement français qui débute dans les années 50 : Nathalie Sarraute, Alain Robbe-Grillet ou encore Michel Butor. Ces auteurs sont des romanciers mais aussi des théoriciens, ils cherchent à renouveller le roman en profondeur après la guerre.
On a deux textes critiques fondamentaux : Pour un nouveau roman et L'Ere du soupçon. Malgré des divergences les deux auteurs sont d'accord sur quatre grands points qui vont faire la révolution du nouveau roman.
1. Sarraute comme Robbe-Grillet premièrement refusent l'intrigue romanesque, cette idée que le roman est fait pour raconter une histoire. Ca va donner des romans à intrigue réduite.
2. Refus du personnage traditionnel. Il reste présent dans les textes mais à l'état d'ombre. Son nom peut se réduire à une simple initiale.
3. Refus de l'analyse psychologique. Par opposition au grand roman réaliste du 19e on reste exterieur aux personnages parce que la psychologie n'est pas ce qui intéresse le romancier.
4. Enfin, la disparition du narrateur.
Il y a une volonté de proposer des formes romanesques nouvelles et de le débarasser de certains vieux principes. A partir de là un principe se met en place, un soucis de relativité. Il n'y a plus de vérité dans le monde, on propose donc des formes beaucoup moins souveraines et affirmées. C'est les grandes théories des années 50 qui vont jouer un rôle dans toute la fiction européenne jusqu'à nos jours.
2.1.2 Positions des auteurs
Ils se situent en décalage par rapport à toutes ces théories. Dans les trois cas, on a une place importante accordée à l'intrigue. Ce sont des romans longs qui racontent des histoires. Reviennent à l'intrigue, histoire racontée par un narrateur.
Dans les trois cas, les personnages sont posés. Ces figures sont clairement dessinées chez Roth. Retour en force de l'intrigue et des personnages contre les théories du nouveau roman.
L'intrigue revient dans les romans d'une manière nouvelle. Il y a aussi des procédés qui font que la chronologie est parfois malmenée, la narration éclatée, mais persiste ce soucis de l'intrigue et du personnage, mais de manière renouvellée. Chez Roth l'histoire n'est pas linéaire. Bout à bout, on obtient l'histoire intégrale. Chez Grass on a un décalage au niveau de la narration. Même si elle est chronologique, le narrateur est personnage, il a une narration problématique : tantot première personne, tantot deuxième. Crée des effets de flou. La reprise personnage et intrigue se fait de manière nouvelle.
De la même manière, la psychologie n'est pas exclue. On est plus dans le grand roman réaliste, mais les romanciers pénétrent dans les consciences et analysent les âmes. L'intériorité, l'introspection gardent leur importance.
Narrateur omniscient par contre est remis en cause. Il n'y a plus de souverain. Comme l'auteur le narrateur relativise et ne maitrise par la vérité entière.
Dans le Tambour, à la page 11, au moment où Oscar nous dit qu'il va être le narrateur on a tout un passage qui fait allusion implicitement aux nouveaux romanciers pour s'en détourner et se placer contre eux. Oscar dit qu'il va commencer le récit par le milieu. On rompt avec la chronologie. Grass va se placer contre ça. On a un passage ironique qui reprend de manière stéréotypée les théories du nouveau roman pour s'en détourner. Juste après, Oscar se pose en porte à faux, en héros. Oscar se pose donc comme héros de sa propre narration. Derrière c'est l'auteur Grass qui nous parle de Oscar comme un héros de roman. Pas de tradition du nouveau roman dans nos trois textes.
Les auteurs tiennent à rester des conteurs et à donner des limites dans l'experimentation des formes.
2.2 Veines romanesques
Le deuxième grand point : la situation de ces trois textes par rapport aux deux grandes traditions romanesques.
2.2.1 Présentation
Il y a beaucoup de théories du roman. Notons celle de martes robert « roman des origines et origines du roman ». On peut tracer deux grandes directions : une branche réaliste et une branche fantaisiste.Elle part de deux grands sources : Don Quichotte de Cervantes, archétype veine fantaisiste, et Robinson Crusoé de De Foe, archétype veine réaliste.
Veine fantaisiste avec Don Quichotte. Présente des personnages rêveurs inadaptés au monde qui les entoure, qui refusent le monde tel qu'il est et qui s'en détournent parce qu'ils préférent recréer un monde selon leurs propres lois et leurs propres imaginaires. Se détournent du réel. Don Quichotte qui se voit en chevalier. Personnages atypiques et marginaux, proches de la folie ou peuvent y sombrer. Le monde qu'ils créent est un monde utopique. On fait face à la réalité brutale par l'utopie, créé selon leur propre subjectivité, leur propre regard.
Représentation d'une réalité sans cesse déformée et malmenée. A la fois par l'esprit du personnage et par la plume du narrateur. Cela donne des fictions qu'on peut dire anti-réalistes.
Dernière édition par Albany le Mar 01 Avr 2008, 12:02 pm, édité 5 fois
Mer 09 Déc 2009, 8:27 am par Admin
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