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    Cours du 19.03.08. FAMILLES, JE VOUS HAIS.

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    Messages : 183
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    Cours du 19.03.08. FAMILLES, JE VOUS HAIS. Empty Cours du 19.03.08. FAMILLES, JE VOUS HAIS.

    Message  Admin Jeu 20 Mar 2008, 1:33 am

    III. La solitude

    1.Familles, je vous hais. (Gide)

    (Gide a réécrit la Parabole du fils prodigue)

    Si Louis n'a jamais rencontré Catherine, cette situation est due à la FATALITE. p.10: "Les occasions ne se sont pas trouvées"
    La littérature du 20 ème siècle exploite largement la thématique familiale: La famille assigne une IDENTITE à
    chaque individu.=>dpt le fils prodigue.
    p.10 : Suzanne : "Je le voyais tout à fait ainsi" Elle déclare que Louis "ne change pas", "n'a pas changé" alors qu'elle ne le connaît pas.
    p.12 : "C'est Louis. Il n'embrasse jamais personne Il a toujours été comme çà" => la famille, les caractères sont FIGES, emprisonnés, elle n'offre AUCUNE LIBERTE =>MALEDICTION traversant les générations = l'IMAGE DE L'INDIVIDU DANS UNE FAMILLE NE PEUT ETRE MODIFIEE.
    Ex. : Les enfants d'Antoine et de Catherine : La petite fille ressemble à son père, p.13 la mère déclare qu'elle possède "le sale même mauvais caractère" ajoutant "comme il est là aujourd'hui, elle sera plus tard". => Sorte de prophétie familiale fixant le destin de l'individu.
    p.15 : à propos d'Antoine : "Laisse-le, tu sais comment il est". En cherchant à dissiper les disputes, la mère participe à un mouvement d' ANEANTISSEMENT de l'INDIVIDU.
    Cette PROPHETIE s'exerce également à l'encontre de Louis, p.17 : Catherine déclare qu'il n'aura pas de fils, d'enfants. => constat implicite, Louis est homosexuel. La tirade de Catherine fige Louis dans son homosexualité.
    La famille ASSIGNE à l'individu, UNE IDENTITE AINSI QU'UN RÔLE. Aussi la famille constitue-t-elle un sujet de prédilection pour le théâtre et se présente comme UNE COMEDIE HUMAINE de tout premier ordre.
    p.7, Louis : "N'ai-je pas été toujours pour eux un homme posé?" = Dans la solitude, les personnages continuent à jouer leurs rôles. "Etre mon propre maître". p.19, la vision dont Suzanne perçoit son frère : "un homme habile", "un écrivain".
    Chaque membre appartenant à la famille possède une image de Louis qu'il s'est forgée.
    p.21 : nous comprenons que Suzanne a parlé de Louis avec son frère Antoine.
    Du reste, l' ABSENCE de Louis a LIGUÉ les membres de la famille contre lui.
    Il suscite conjointement HAINE et ADMIRATION, cette dernière est connotée d'une charge négative, propre à la poètique de Lagarce pour lequel ce sentiment traduit une FORME DE MÉCONNAISSANCE DE L'AUTRE. L'individu n'est jamais perçu à sa juste valeur. Suzanne ne sait rien de Louis, qu'elle n'a guère connu; elle n'a jamais lu ses oeuvres aussi son admiration est-elle vaine et s'apparente à une manière de NIER L'AUTRE.
    La famille est perçue comme UN CLAN, une tribu, p.17, régie par des LOIS.
    A propos des lois familiales, Catherine a recours à l'adverbe "fatalement"=> la famille = TRAGIQUE
    p. 19 : Suzanne oppose Louis à "nous" = Le solitaire vs le clanlan familial. Elle n'abandonnera dés lors plus l'usage de ce pronom. Le clan front contre l' écrivain suscitant sa jalousie, lui enviant les amis et la vie de Louis.
    La famille refuse d'accorder à l'écrivain une singularité et ne l'accueille pas comme un individu, aussi Louis est-il laissé SEUL FAC à sa propre MORT.

    2.Le solipsisme

    ("Les Méditations Métaphysiques", Descartes): Le solipsisme consiste à penser que la perception du monde est un rêve, qu'il n'existe pas en-dehors de sa propre perception.
    Tout est envisagé à partir de la SUBJECTIVITÉ de Louis. L'autre est INCLUE dans le le discours,L'INTERLOCUTEUR EST INTÉRIORISÉ chez Lagarce. ex. : Antoine, "tu sais très bien" : Il prend en compte la subjectivité de la mère.
    p.12 : Catherine prend en compte la subjectivité de Louis.
    p.17 : Hésitation sur le langage; tout semble s'expliquer en fonction du fait que LOUIS EST A L'ORIGINE DE CE DISCOURS. Louis parle et relate peut-être un récit fictif, ne possédant aucun référent dans le réel. La pièce pourrait ainsi que le reflet de l'espace onirique et intérieur de Louis _rêve, fantasme ou illusion_ cette lecture justifie le parti pris de JCM. La scène s'épanouit sur un plateau vide dépourvu d'éléments susceptibles de l'inscrire dans le réel. A ce titre JCM a exprimé sa volonté d'enraciner la pièce en un espace suggérant "la réminiscence, l'envie, le fantasme ou les limbes".
    Aucune distinction ne s'opère entre les voix de Louis et celles des autres.
    L'espace locatif correspondant aux limbes, les personnages sont confrontés à des difficultés s'exerçant à travers leur rapport au temps, les repères temporels sont brouillés et expriment qu'une autre temporalité est à l'oeuvre.
    Le temps des Limbes condense l'ensemble des temps, passé, présent et futur sont réduits à un seul instant.
    Ex.: p.10 : Suzanne, use successivement de ces trois temps verbaux.
    p. 17 : Catherine en use de même au propos de l'impossible paternité de Louis.
    Les personnages manifestent souvent une certaine hésitation quant à l'emploi et l'usage de la conjugaison verbale. p.10 : La mère corrige son énoncé, substituant au présent l'imparfait., p.11 : "J' oubliais, j'avais oublié" => La mère confond-t-elle les temps en raison de son âge avancé ou bien en raison du fait qu'elle EST un personnage APPARTENANT à Louis et de fait aux Limbes ?
    Le présent usité est dominé par une grande instabilité, aussi peut-il se muer en en passé; le futur surgit quant à lui subitement dans un énoncé passé : p.11.
    Le point de repère : L'arrivée de Louis constitue à évènement antérieur au moment d'énonciation.
    L'enchevêtrement des temps : p.18, la même occurrence est répétée à des temps différents; p.19 : Les personnages corrigent leur expression ou manifestent leur hésitation à utiliser tel ou tel temps : "étais, serait" = passé et futur dans le passé.
    L'usage du Conditionnel est considérable, en effet, le monde qu'il décrit apparaît comme un univers onirique et illusoire; il domine largement le monologue de Suzanne, se prêtant à l'évocation d'évènements irréalisables suggérant en filigranne la mort de Louis.
    p.13, une des répliques de Catherine tend à renforcer cet aspect en adoptant un caractère proleptique : "Je lui raconterai" déclare-t-elle à propos de sa fille n'ayant pu rencontrer son oncle, l'absence définitive de ce dernier semble avoir été deviné et pressentie par les différents personnages. L'apparent pouvoir divinatoire dont font preuve les membres de la famille s'explique sur le plan narratorial, ces derniers n'étant que les fantoches du discours tenu par Louis.
    Condensation des temps : Sentiment d'un temps qui fuit extrêmement rapidement, trop vite => s'explicite du fait que ce temps est celui de Louis sachant qu'il va mourir jeune et/ou qu'il est déjà mort.
    ex.: p.13, sa nièce est évoquée bébé et petite fille dans la même phrase, le temps semble être passé à une vitesse fulgurante.

    3.Noir

    Louis se raconte une histoire tragique toutefois teintée de dérision. Ce récit comporte une dimension humoristique propre à l'écriture pratiquée par Jean-Luc Lagarce comportant toujours un léger sourire qu'incarne parfaitement l'expression du visage de l'acteur appartenant à la troupe de Mouveau.
    L'aspect burlesque du texte se manifeste dans un premier temps à travers le comique des présentations, p.9 : la comparaison par laquelle Antoine associe le comportement de sa soeur à celui d'"un épagneul" = Comique de situation, de mots : le langage s'avérant être celui de la comédie.
    LE PRINCIPE DE NON-BOUCLAGE : Aucune réponse n'est donnée ou bien celle-ci, tardive et/ou décalée suscite le rire.
    ex.: Louis corrige une faute de grammaire produite par sa soeur et ne faisant aucun cas de ses propos.
    MANQUE D' A PROPOS : Décalage (ressort comique traditionnel) ex.: La mère s'exprime toujours de manière tardive => comique.
    COMIQUE DE GESTE : Jeu burlesque, clownesque : Hésitation à s'embrasser, scène 1 entre Louis et Catherinep.10.
    ENFERMENT DES PERSONNAGES DANS LE COMIQUE : Les personnages manifestent un côté un peu autiste => Les personnages apparraissent un peu obsessionnels ce qui produit un effet comique.
    Bergson (1859-1941); "Le Rire" (1899). préface de 1924 : « le rire spécialement provoqué par le comique ».
    Si nous pouvons rire d'une personne, ce phénomène s'explique par le fait que celle-ci a perdu durant un certain temps son caractère humain, elle est devenue marionnette, s'est vue dotée d'un aspect mécanique tendant d'une certaine manière à la déshumaniser; condition sinéquanone au surgissement du rire.
    En effet, nous ne pouvons rire de l'autre que s'il est déshumanisé (personnages des théâtres de Beckett ou de Ionesco). => Le personnage doit être/ se comporter de manière mécanique => COMIQUE.
    PROPOS ABSURDES p.11 : "Je ne me souvenais pas à ce point...", propos prononcés par Catherine, personnage burlesque de la pièce, "elle a grandi et elle a des cheveux", cette dernière occurrence comprend également un clin d'oeil à la pièce de Ionesco, "La Cantatrice chauve" mise en scène par Lagarce.
    La tirade de Catherine ressemble à un "immense one-woman show", un long sketch.
    Autre ressort comique : SE TROMPER DE MOTS ("parrain" au lieu d' "oncle" par ex.) ENUMERATION (p.14, Louis, "cela ne m'ennuie pas du tout...")
    Vrai QUIPROQUO digne d'une scène comique : Louis se méprend au sujet du nom du fils d'Antoine et de Catherine. Louis croit que l'enfant a été prénommé ainsi en gage d'affection pour lui alors que ce choix se réfère au contraire au nom du grand-père, lequel s'appelle égelement "Louis".
    p. 15 : Parlant de ses enfants, Antoine emploie le terme impropre de "progéniture" engendrant un effet de décalage. Toutefois, les mauvaises plaisanteries auxquelles s'adonnent le frère de Louis ne provoquent nullement le rire et tombent "à plat". Les personnages de Lagarce ne sont jamais drôles lorsqu'ils souhaiteraient l'être.
    ex.: La plaisanterie d'Antine, "Les rois de France" (Le grand-père, l'oncle et le petit garçon partagent un seul et même prénom) est vaine, le lecteur-spectateur apprend en outre qu'elle possède un caractère récurrent achevant de la vider de toute possibilité d'atteindre une quelconque dimension humoristique.
    COMIQUE DE SITUATION : Antoine déclare à Louis "mais tu restes l'aîné...", cependant, ce point nest d'aucune importance pour Louis.
    LES OBJETS : p.21 : Les cartes postales; Objet parfaitement grotesque ne représentant absolument rien, il se rapproche de l'objet beckettien dépourvu de toute signification = le comble de l'absurde.
    jeu typique du théâtre contemporain : le personnage est une sorte de clown métaphysique => Lagarce s' inspire largement du théâtre de l'absurde (attention, son théâtre n'est PAS rattaché à ce genre!) des années 50 et d'auteurs tels que Beckett, Adamov ou Ionesco.
    Conclusion : Dés le scène d'exposition, est sensible l'échec auquel est voué le retour du fils prodigue.
    La famille apparaît comme "le mal du siècle" (Mouveau), le lieu par excellence de la Tragédie. Le fils prodigue ne plus être accueilli à notre époque et l'écrivain n' a plus qu' à se concoler en chantonnant seul dans le noir comme le ferait un enfant, et s'il le peut tâcher de se faire rire.

    Remarques d'André Hannsen., camarade en "cursus intégré":
    _La scène 1 semble figurer UNE REPETITION THEATRALE : théâtre dans le théâtre.
    Suzanne apparaît en pleine préparation // répétition. Elle s'apparente à UN METTEUR EN SCENE faisant des remarques à ses comédiens.
    _Une SEULE VOIX : tout est perçu à travers le regard de Louis. : l' auteur semble s'INCARNER dans les personnages. ("Qu'est-ce QUI m'a mis une idée pareille en tête?"; "Je NE SAIS PAS pourquoi JE dis cela", la mère) = Un élément étranger issu de Louis.
    _L'image que Suzanne se fait de l'écrivain est proche de celle envisagée par le mythe NERVALIEN.
    Louis est perçu à travers le prisme de la figure de l'écrivain romantique. Suzanne imagine que Louis pourrait GUERIR en ECRIVANT ("Te sortir d'un mauvais pas" p. 20, "te sortir de çà") => l'écriture est envisagée comme un moyen permettannt d'AIDER A VIVRE. Louis rit car il a conscience du caractère inéluctable de sa maladie, l'écriture n'ayant aucune incidence sur l'évolution de sa séroposivité.
    _L'action est jouée IN MEDIAS RES : L'ellipse amorce le texte. Le lecteur-spectateur éprouve le sentiment de prendre connaissance d'un récit en cours de narration.
    _Catherine parle des enfants : La mère : "J'avais oublié" = perte de mémoire.
    _Reproches implicites de Catherine par une formule impersonnelle : "Les occasions ne se sont pas trouvées".
    _Les trois scènes peuvent être appréhendées comme PARODIES des conventions et relations FAMILIALES.
    Chacun s'y soumet, Louis y compris. (ex.: Lorsque Catherine lui est présentée)
    _Le taxi : Suzanne insiste sur le fait qu'elle possède une "automobile personnelle", contrairement à Louis => indicateur de la vie "déréglée" de Louis (pas d'enfants nin de voiture) = il ne se conforme pas au MODELE DE LA VIE BOURGEOISE.
    La voiture est liée à l' IMMOBILITE, en effet, pour Suzanne, l'idée du voyage est étroitement corrélée à l'idée du RETOUR A LA MAISON, aussi ne semble-t-elle guère s'éloigner de la demeur familiale. Son voyage est stigmatisé par la FIXITE.
    _Une conception du bonheur en famille NAIVE est exprimée par Suzanne : "C'est étrange, je voulais être heureuse avec toi".
    Son attachement à la maison familiale est manifeste et semble taduire un certain CONSERVATISME.
    _Un milieu CONSERVATEUR : Louis est l'aîné, aussi est-il l'enfant que la mère préfère; Suzanne ainsi que les autres membres de la famille ont hérité cette forme de conservatisme familial.
    Toutefois, le personnage de Catherine diffère quelque peu du constat précédent, il n' exprime pas un attachement aussi fort à ces valeurs, lesquelles ne le convainquent pas entièrement ( sa famille est moins conservatrice apprenons-nous à la lecture ); Catherine n'accorde pas une importance aussi grande aux détails s'apesentant sur le nom porté par l'enfant, son attitude traduit plutôt une certaine indifférence : p.17, elle déclare que tout cela lui apparaît comme étant un peu obsolète.
    _Chacun est "CAPTIF du DISCOURS OPPRESSANT de l'HERITAGE", aspect que Louis prend plaisir à tourner EN DERISION, ex.: "L'héritier mâle", p.18 =>il change de sujet car il rejette de manière forte ce discours des CONVENTIONS FAMILIALES, discours dominant auquel il refuse de prendre part, ce refus provoque la colère d'Antoine rendu furieux alors que Catherine finit par s'y soumettre.
    _Antoine devient une sorte d'INTERPRETE de Louis, p.15, qu'il feint de protéger. Il SE VOIT comme UN GARDIEN des DROITS de la propriété de Louis. Cette posture protectrice découle de la LOI MATERNELLE interdisant toute profondeur, toute question plus fondamentale susceptibles de FORMULER un quelconque REPROCHE à Louis.

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    Dernière édition par Admin le Mar 25 Mar 2008, 12:13 am, édité 10 fois (Raison : Jean-Luc Lagarce _ Juste la fin du Monde)

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