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    Cours n° 2

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    Message  Admin Mar 18 Mar 2008, 10:52 pm

    LE SUJET CONNAISSANT EN LITTERATURE


    De quelle manière se profile-t-il dans le domaine littéraire?

    L'imaginaire de Pérec est hanté par les dictionnaires, une foule de chercheurs, d' enquêteurs, de décrypteurs d'énigmes s'interrogeant régulièrement au sujet du savoir. Ces personnages typiques incarnent le décis de savoir. Pérec joue de la notion d'érudition et d'appareils critiques mêlant références vraies et fausses. Il créé ainsi un univers coquasse et débridé. Pérec met également en scène ce dysfonctionnement pathologique qu'est l'hypermnésie traduisant l'impossibilité d'effacer de la mémoire les détails les plus insignifiants. Le sujet est dès lors envahit par une multitude d'informations auxquelles il se trouve dans l'incapacité de se soustraire. Sous le couvert d'une érudition flamboyante fonctionnant comme un écran masquant le manque et l'absence s'exprime quelquechose de creux, de vide et de négatif. L'érudition est ainsi représentée de manière paradoxale. L'effervescence compulsive est traduite par le sujet du savoir. (La compulsion est un symptôme de pathologie mentale, notamment la maniaco-dépression; le sujet ne peut s'empêcher d'effectuer certains actions, certains rites dont la fonction apparente consiste à apaiser son angoisse) Du reste, "compulser" signifie également "feuilleter". Cette double signification induit la thèse selon laquelle "le désir de savoir" marqué par la frénésie, révèle et fonctionne de la même manière qu'un symptôme traduisant un désordre psychologique.

    Au théâtre, Ibsen décrit les conflits confrontant les personnages de manière émouvante et percutante. Incarnant une certaine idée du féminisme, il est sensible à l'intelligence des femmes. Son théâtre renferme toujours un secret, détient une quête de vérité qu'il convient de divulguer. Celui auquel appartient ce savoir se voit toujours affublé d'un caractère ridicule. Cette quête de vérité est emprunte d'une résonnance philosophique. Lorsque ce secret est révélé, une blessure s'ouvre, le personnage amené à plus être plus lucide que les autres paie cher cette supèriorité. Ibsen met en avant _chez ce que Pascal appellent les demi-doctes_ à vouloir enseigner, montrer à autrui "le bon chemin". Cette volonté édifiante aboutit souvent à des erreurs regrettables et dommageables. Ibsen révèle la vacuité et l'arrogance de ce projet se voulant didactique.
    Le mensonge apparaît quant à lui comme le ciment garantissant l'équilibre de la vie familiale et sociale. Nora, protagoniste de "Maison de Poupée" est désespérée, elle se trouve dans une très difficile situation l'astreignant à taire un secret (elle a contracté un emprunt afin de soigner son mari tombé malade, ce dernier n'a bien entendu pas connaissance de cet évènement) car ce dernier est absolument incongru et inconcevable vis-à-vis de son époux ainsi qu'au sein de la société dont elle est le jouet (ce qui explique le titre) et dont se joue également d'elle un maître-chanteur (quelqu'un faisant du chantage, envoyant des lettres anonymes souvent de menaces etc...). La vérité suppose un long et difficile travail de deuil. Nora renoncera du reste à la vie confortable mais sclérosante et oppressive dans laquelle elle "jouait la comédie" en quittant son mari et ses enfants.

    Michaux s'engage dans l'aventure hallucinogène en décidant de servie de cobaye en prenant des drogues à partir desquelles il tente d'observer sur lui-même les effets. Il partage avec Pérec le caractère pléthorique des références érudites. Cette expérience est particulièrement destabilisante, le sujet et l'objet de l'observation se confondant. A partir de cette situation très difficile, Michaux cherche à comprendre les limites du fonctionnement de l'esprit humain. Ses expériences lui permettent d'intérioriser ce que vivent ceux que l'on nomme "les aliénés mentaux". A l'instar de ces derniers il fait l'expérience de l'impossibilité d'emprise sur le flux des pensées, la dépossession de soi-même mue une volonté d'empathie. Michaux désir ainsi aller d'une certaine manière à la rencontre de ces hommes et de ces femmes en tentant de "comprendre de l'intérieur" leurs souffrances. De fait, il déstabilise son lecteur, le prenant à partie, lui communiquant l'expérience du vertige, lui donnant la sensation de l'abyme, en ce sens, la poésie permet de définir et de mettre en exergue les limites de la science. Le sujet pensant devient objet d'étude scientifique. Michaux décide d'effacer la frontière rassurante séparant le médecin du malade subissant le regard d'inspection dont le caractère s'avère toujours terriblement réducteur et humiliant. Il dénonce le modèle de classification des aliénations mentales, ne se positionnant ni comme un savant ni comme un voyant à l'instar de Rimbaud, il s'efforce de plonger dans l'altérité radicale de l'aliénation dans laquelle le "moi" devient autre, un autre auquel il est impossible de s'identifier, de se "re-connaître".

    Une question banale consistant à se demander "ce que l'auteur a voulu dire" possède toutefois le mérite d'associer à la création littéraire, le désir _une impulsion relevant de l'ordre du désir_.
    Louis-Marie Des Forêts (orthographe douteuse, je vous l'ai dit : Je ne voyais pas ce qui était écrit au tableau...Fâché) S'ensuit une phrase commençant par "Savons-nous seulement ce que nous avons à dire..." Bref, Machin (nous l'appellerons ainsi jusqu'à ce que qqn me donne la réponse), Machin disais-je exprime le dénuement extrême dans lequel se trouve tout créateur authentique, la pauvreté de l'ignorance, ce que les psychologues désignent sous le nom de défenses psychiques et dont la manifestation trahit une vulnérabilité essentielle et profonde.Conjointement à cette ignorance s'élève un désir de s'émanciper, de s'affranchir de cette obscurité, le besoin irrépressible de ne pas demeurer seul enfermé en une solitude intolérable conduisant à créer les conditions d'une inter-subjectivité incapable de donner une expression.
    Ipséite à soi-même // Sollipsisme : ce courant philosophique s'appuie sur l'idée maîtresse qu'il n'existe rien en dehors de soi-même.
    Face à cette situation angoissante et vertigineuse, l'une des missions de la littérature consiste donc à nous sortir de notre propre folie, nous enfermant en nous-mêmes.

    De quelle manière bâtir un objet de recherche intellectuel interrogeant les textes tout en posant une question simple?
    L'étude des champs sémantiques révèlent la prégnance d'isotopies du songe et du savoir. Du reste, Hugo donne souvent pour sujet de ses thèmes des animaux ou des éléments appartenant au monde inanimé: Les arbres songent, les champignons...rêvent! (N'en aurait-il pas consommé lui aussi?) Cet aspect ne se réduit nullement à un simple effet d'ornementation rhétorique mais participe à une interprétation philosophique.
    Le sujet de la connaissance est en outre constitué par l'ensemble des personnages. Pour Hugo, la contemplation désigne la connaissance suprême, aptitude à prendre, échanger sa place avec autrui qu'il soit une étoile, un caillou ou un pauvre homme mendiant. Les Contemplations mettent en avant l'interchangeabilité des rôles. Celui qui recherche la connaissance doit de fait être humble, ouvert à autrui et capable d'accepter sa différence, de reconnaître "sa propre monstruosité". Hugo met à l'honneur la laideur, en acceptant la sienne-propre, il est dés lors possible de tolérer celle de l'autre. Le "seul vrai monstre" est intérieur. L'autre doit être considéré avec compassion.
    Aussi, les personnages d'une fiction ne peuvent se voir étudiés qu'à travers le prisme de dynamismes propres où chacun joue non seulement un rôle mais incarne les différents degrés de conscience de soi.
    "Quatre-vingt treize" est une méditation sur la violence paroxystique exprimée par les Révolutionnaires lors de la Terreur (période suivant 1989).
    Hugo s'interroge au sujet de la possibilité de mener une Révolution dépourvue de ces exactions de violence. A propos du conflit engageant les Vendéens contre les Républicains, Hugo évoque "une guerre des ignorants" faisant fi de toute prise de position.
    Une ligne de partage se dessine très nettement répartissant les personnages en fonction de leurs rapports à la connaissance. Les chefs royaliste et républicains sont pour l' écrivain des ignorants au sens où ils ne saisissent pas que les motivations profondes de leur conflit résident en réalité dans une volonté de puissance aveugle. S'ajoute et corrobore cette interprétation, la scène présentant des enfants cherchant à détruire un livre dont la nature symbolique est ici tout à fait explicite.

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