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    CM du 13.12.07

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    Message  Admin Mer 16 Juil 2008, 4:14 pm

    L'ENFERMEMENT


    >Manière dont le lieu dramatique est construit dans ces pièces.
    >Question intéressante puisque chacune des pièces propose un lieu entravé. Soit il se trouve impossible d'accés soit les personnages ne s'y essaient plus.

    La lande chez Anouilh est-elle un espace ouvert et large? En réalité elle constitue un lieu confiné au sein duquel les personnages n'occupent qu'une infime partie ainsi près de la roulotte ou du feu.

    Intérêt : Monter un espace fermé où toute "ampleur" est déniée.

    L'espace est toujours intime. ex.: La maison du général est réduite à une chambre ou le chaâteau dans lequel évolue Electre est un lieu devenant partout le même, celui dans lequel son père a trouvé la mort.

    Aussi le recours à l'espace scénique est-il minimal. En outre les personnages se meuvent peu tandis que l'espace ludique se trouve tout aussi restreint.

    Ces derniers éléments suggèrent une impression d'entrave des gestes consubstancielle à celle des pensées.

    Un seul mode de discours est convoqué, celui que stigmatise un vocabulaire pauvre marqué par l'usage de la répétition, une impossibilité de la confrontation face à un regard neuf, l'absence de solution, de "porte de sortie" acculant le personnage au crime, ce dernier devenant de fait inéluctable.

    Nous assistons de surcroît à un phénomène de contamination personnages-lieux, la coloration du château de couleur sang chez Hoffmannsthal est symptômatique du caractère obsessionnel et monomaniaque d'Electre.

    Abolition des différences : par ex.: Laelia astreinte à parler anglais.

    Les lieux sont dominés par le trouble car dépourvus de contraste (Laelia remplace Amélia sans difficulté)

    La violence qui ne s'exprime apparaît comme d'autant plus dangereuse.

    Plan : I.Le cercle tragique
    II.L'unité brutale
    III. Tragédie et folie

    I.Le cercle tragique

    1.LE DRAME D EL4INTIME

    Le cercle est toujours très privé. L'intrigue relève du mélodrame (adultère, relations mère-fille)
    Le débat en jeu n'engage aucunement la Cité entière a contrario du théâtre antique ou classique.

    Des enjeux d'ordre privé :
    _Resserrement du lieu : L'action dramatique et la situation s' y prêtent volontiers. =>Débats d'alcôve.
    Un cercle tragique provoqué par la méfiance constituant un dépassement de la tragédie au sens ancien du mot, l'effondrement auquel aboutit le drame n'est pas celui du monde mais intérieur.

    Les trois pièces se dérobent à la tragédie du point de vue de la structure en refusant de d'inscrire le débat hors de l'intimité.

    L'absence de choix n'offrant comme seul perspective que le crime contribue à maintenir le sentiment d'une thmosphère tragique.

    2.Le hors-scène

    Cet hors-scène joue un rôle prépondérant, il est le lieu où se déroule meurtre d' Egiste, la sénilité provoquée du général etc.
    Les éléments importants ont lieu hors-scène mis à part le meurtre des enfants chez Anouilh.

    Amélia ne songe jamais à quitter la scène. Elle a recours à la fifigue d'un intermédiaire-messager (John...) afin que se maintienne le contact avec l'extèrieur, cependant aucune raison objective n'explique cet état de fait.

    Complexité du hors-scène: Il se présente comme un lieu mythique dont les messagers reviennent inéluctablement en charge d'une nouvelle monstrueuse à annoncer.
    Un lieu terrible (au sens d'"effrayer"): Réitération de l'espace clos et aggravation.
    Ce lieu n'est pas fondamentalement différent mais conforte le scénique interdisant tout espace de liberté.

    Il ne permet en aucun cas une quelconque réussite de fuite et corrobore indubitablement ce qui vient d'avoir lieu.

    Cette violence de l'espace n'autorisant aucune liberté transmet au spectateur une sensation d'enfermement.

    II.L'unité brutale.

    Rappel : Le théâtre classique impose "la règle des trois unités".

    1.Contre-ordre ou désordre de l'unité.

    Règle des trois unités : Arrêtée au 17ème s. garante d'ordre et d'équilibre.
    Au coeur des trois pièces : Dénonciation de cette règle.
    En effet, Hoffmann. offre par exemple une seule action que constitue une obsession tandis qu'il met un scène un lieu unique : un espace maladfi dominé par la folie.

    L'efficacité de l'unité de temps, de lieu et d'action confine à l'absurdité.
    La folie familiale : Absurdité du lieu qui contraint les personnages au crime.

    L'unité de lieu apporte paradoxalmeent désordre et équilibre. Médée ne part pas car elle n'a aucun endroit où se rendre. => Chacun partage ce sentiment.

    2.Absurdité des normes :
    En dénonçant cette règle, les auteurs acusent l'absurdité de situations et des normes couramment admises.

    Chez Crimp, le général combat le terrorisme extèrieur, Amélia son "terrorisme intèrieur".
    Le lieu s'appauvrit à force d'être fermé. Absurde : Répétition perpétuelle.
    L'espace s'apparente de fait à un tourment d'ordre psychologique dont il est impossible de s'échapper.

    III.Tragédie et folie

    Certains personnages sont cloîtrés car jugés dangereux ainsi Electre ou le deviennent en raison de leur enfermment tels qu'Amélia.

    1.De l'égarement temporaire à la déraison du monde.

    La tragédie antique offre le spectacle d'une folie temporaire (telle qu'elle est voulue par les dieux et imposée au malheureux Hercules). Il n'en est rien des trois qui nous sont proposées. Aucun espoir de guérison n'est envisageable, la mort étant la seule issue (Amélia, Médée...)

    Il y a une impossibilité à sortir de la folie comme de l'espace clos. Manquent prêtres, médecins, conseillers et choeur antique.

    Chez Crimp, la co-responsabilité de l'entourage pousse au désespoir Amélia.

    Tout un monde édraisonnable" est ainsi mis en espace. Au sein de cet espace hanté par la folie, il n'est plus possible de manifester un comportement adéquat et juste.

    Les trois auteurs dénoncent essentiellment le déséquilibre manifeste d'un univers (Electre comme symbole de l'empire austro-hongrois).
    Hoffmann.: Electre est un produit résultant du déni de l'identité, en effet, personne ne se situe autour d'elle.

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